Tondo Alchimy
Dans la série des Nimbes, Alchimy est le tondo le plus spectaculaire. Auréole sacrée, la sculpture murale est parée du symbole du luxe à l'état pur. Alchimie, « alchimia » en latin médiéval, est un mot cher à l’imaginaire de Fabienne Auzolle. Rien d’étonnant pour cette artiste qui parvient à métamorphoser la terre en lumineuse quintessence poétique.
Dans les années 2010, l'imaginaire de l'artiste trouve un magistral développement dans la création d’œuvres murales monumentales. Ce changement d’échelle qui fait son apparition dans son travail lui donne une nouvelle dimension.
« J’inscris ces pièces murales dans un cercle car c’est la proportion parfaite. Les tondo sont directement inspirés du mandala : cercle sacré. Pour moi ces œuvres sont des cheminements spirituels. Quand je les créée, il y a un geste répétitif dans la fabrication des pampilles qui devient pour moi méditatif. Et pour le spectateur il y a aussi un chemin méditatif dans la contemplation. »
C’est une plongée dans la couleur lumineuse. Pendant qu’un rouge intense réchauffe le cœur, un bleu profond rappelle la mer et la pureté d’un blanc évoque l’antiquité. Cette multitude de nuance offre l’infini d’une couleur, une plongée dans la couleur pure.
Répéter, recommencer, répéter, recommencer...
Fabienne Auzolle aime le quotidien, le rythme tranquille de la vie de l’atelier. Le rituel de chaque jour qui revient à une fonction apaisante. Elle trouve une sérénité dans la répétition des choses, dans la cadence du mouvement. Son art se compose ainsi d'une action qu'elle réitère, et, cheminant, elle créée ses œuvres : comme ses pampilles qu'elle additionne et refaçonne, pour composer ses oeuvres.
Un foisonnement de nuances d’une même couleur, déclinées sur des milliers de petites pièces de céramique, percées d’un trou et cousues en quinconce sur une toile au diamètre spectaculaire. Pampille après pampille, elle place ses mosaïques de céramiques comme une peinture géante et prolifique où s'harmonisent ses compositions colorées. C'est un travail sans fin et sans cesse renouvelé : vaste tondo d'or ou d'automne, tableau océanique, l'artiste dessine ses couleurs comme le ferait un peintre sur une toile. La toile devient volume, mouvante et lumineuse, dans lequel le matériau donne un éclat résonnant, presque sonore.
L’artiste utilise des formes récurrentes : la mandorle (ovale ou la forme l'amande dans laquelle s’inscrivent des personnages sacrés), le carré, le cercle. La pampille n’est pas moulée. Elle ne veut pas de formes calibrées pour avoir une œuvre vivante